La vision de Sven Sterckx pour 2023! Épisode 1: la récession invisible

8 février 2023

TINA has left the building, Mr. Recession is knocking on the door!

La réunion annuelle du Fonds monétaire international (FMI) est toujours attendue avec impatience. Avec son institution sœur, la Banque mondiale, ils présentent consciencieusement leurs perspectives macroéconomiques pour l’année à venir. Fin 2022, ces organismes supranationaux ont mis en garde contre une récession mondiale.

Selon M. Malpass, le président de la Banque mondiale, la croissance économique des pays industrialisés ralentit et la hausse du dollar entraîne des problèmes dans les pays à faible revenu. La hausse des prix de l’énergie freine directement et indirectement la croissance économique. Cette hausse provoque en effet une forte inflation, ce qui pousse les consommateurs à être prudents en termes de dépenses. Par ailleurs, le relèvement des taux d’intérêt constitue un problème supplémentaire pour les pays et les entreprises fortement endettés.

Les prévisions économiques du FMI donnent le ton chaque année et sont rapidement reprises par d’autres institutions et banques. Presque tout le monde s’attend actuellement à une récession.

Cette récession annoncée ne se traduit cependant pas dans les chiffres. En examinant toutes les crises d’après-guerre, nous constatons un schéma récurrent. Chaque récession se caractérise par un ralentissement de l’économie, d’un à trois trimestres à la fois, une baisse des bénéfices des entreprises et une hausse du chômage.

Les 2 graphiques ci-dessous illustrent le taux de chômage en Amérique et en Europe. Sur ce graphique, vous pouvez voir que le taux de chômage a augmenté lors des récessions précédentes, par exemple en 2000 ou 2008. Aujourd’hui, nous n’observons cependant aucune hausse du chômage, que ce soit en Amérique ou en Europe. Le chômage sur ces deux continents est plutôt en baisse et atteint même son niveau le plus bas depuis très longtemps. Ce paramètre suggère que les économies américaine et européenne ne sont pas en récession.

Graphique: taux de chômage en Amérique et en Europe

Bron: Bloomberg

Bron: Bloomberg

L’évolution démographique renforce le marché du travail

La crise du Covid a révélé pour la première fois la force du marché du travail actuel. Pour faire face au Covid-19, l’économie a été immobilisée du jour au lendemain. Les entreprises n’avaient pas d’autre choix que de licencier. Lors de la réouverture de l’économie, un certain nombre d’entreprises ont été confrontées à des problèmes. Elles ne trouvaient pas assez de personnes pour pourvoir à nouveau tous ces emplois. Ceux qui ont voyagé en avion au milieu de l’année dernière l’ont certainement remarqué. Les files d’attente étaient de plus en plus longues. Les aéroports faisaient face à un manque de personnel. La situation était si grave que plusieurs aéroports ont même dû annuler des vols.

Le graphique ci-dessous de Bloomberg, qui indique le taux d’activité (de participation au marché du travail) en Amérique, montre clairement le problème de la pénurie de main-d’œuvre. Le taux d’activité indique le pourcentage de personnes qui peuvent travailler et qui travaillent effectivement. La baisse du taux d’activité début 2020 s’explique par l’arrêt de l’économie en vue de réduire le nombre d’infections au Covid. Le fait que le taux d’activité ne soit pas revenu au niveau pré-pandémique après le Covid indique que des millions d’Américains ne sont pas revenus sur le marché du travail, par exemple parce qu’ils ont pris une retraite anticipée.

La principale raison de la solidité du marché du travail s’explique par des facteurs démographiques. La génération des baby-boomers a effectivement pris sa retraite. Les emplois d’une grande génération doivent maintenant être compensés par une plus petite génération. Ce problème ne sera pas résolu immédiatement. Pour le moment, le nombre d’emplois non pourvus continue d’augmenter.

Graphique: taux d’activité

Bron: Bloomberg

L’Amérique et l’Europe ne sont clairement pas en récession à l’heure actuelle. Mais le FMI a peut-être raison quand il affirme que le pire est encore à venir? La récession n’a peut-être pas encore commencé et le chômage augmentera peut-être dans quelques mois. Pour formuler une réponse à cette question, il convient d’examiner la cause profonde de la crise actuelle.

Vous en saurez plus dans l'épisode 2 de la vision de Sven Sterckx pour 2023 : "Cause de la crise. La baisse de l'inflation réduit la probabilité que l'économie entre en récession cette année."

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