En juillet, les marchés boursiers ont poursuivi leur reprise après avoir atteint leur niveau le plus bas de l’année à la mi-juin. Cependant, les chiffres officiels de l’inflation ont tout de même atteint de nouveaux records de 9,1% aux États-Unis et de 8,6% dans la zone euro, ce qui prouve que le pic de l’inflation n’est pas encore derrière nous. De nouvelles baisses de prix d’un certain nombre de matières premières (cuivre, minerai de fer, aluminium, zinc, céréales, maïs ...) au cours du mois dernier font penser aux investisseurs que le pic de l’inflation est proche et que les chiffres de l’inflation baisseront progressivement au cours des prochains mois.
Les investisseurs espèrent que, compte tenu de cette baisse de l’inflation, les banques centrales
cesseront de relever les taux d’intérêt à court terme durant le second semestre, ce qui devrait
soutenir les marchés boursiers.
Cependant, les banques centrales ne donnent pas encore de signaux clairs dans ce sens. La Banque
centrale européenne (BCE) a relevé son taux de dépôt le jour de notre fête nationale pour le porter
à ... zéro pour cent, mettant ainsi fin à huit années de taux d’intérêt négatifs. La présidente de la
BCE, Mme Lagarde, a également indiqué que les risques d’inflation avaient augmenté et que les
pressions sur les prix touchaient de plus en plus de secteurs. L’affaiblissement de l’euro renforce également l’inflation. En juillet, l’euro a poursuivi sa baisse par rapport au dollar et valait donc moins qu’un dollar américain pour la première fois en 20 ans. Aux États-Unis, la Réserve fédérale a de nouveau relevé le taux d’intérêt à court terme de 0,75% pour l’amener à 2,25% et le président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué qu’une augmentation similaire pourrait être possible en septembre si l’inflation reste élevée.
En Europe, nous continuons également à surveiller de près les prix de l’énergie, qui pourraient
compromettre le scénario d’une baisse progressive de l’inflation. Le grand producteur russe de gaz naturel Gazprom limite ainsi ses livraisons à l’Europe et le président Poutine semble utiliser le gaz naturel comme arme économique dans sa lutte contre l’Union européenne. Le gaz naturel a donc atteint des prix records en juillet. Dans un scénario négatif, les livraisons seront encore limitées (ou carrément arrêtées) dans les semaines et les mois à venir, et le prix du gaz restera à des niveaux très élevés durant les mois à venir.
Comme les prix de l’énergie sont une composante majeure des chiffres de l’inflation, l’inflation en Europe risque de ne pas diminuer de manière significative. Des prix de l’énergie constamment
élevés auraient également un impact négatif sur la croissance économique en Europe et affecter
ainsi les futurs bénéfices des entreprises. C’est surtout l’industrie (à forte intensité énergétique) qui est directement concernée, mais comme cela pèse également sur les budgets des ménages, les
dépenses discrétionnaires (loisirs, vêtements, électronique ...) des ménages seraient également
impactées. Cette tendance peut donc aussi réduire les ventes des producteurs de ces biens et de ces
prestataires de services. Durant la saison actuelle de résultats, un certain nombre d’entreprises ont
déjà annoncé qu’elles s’attendaient à une baisse de leur chiffre d’affaires et de leurs bénéfices.
Durant les mois à venir, nous constaterons l’ampleur de cet impact.
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