Au cours du mois dernier, le sentiment des marchés boursiers est passé rapidement de la peur à
l’insouciance. Après que le scénario d’une longue période de taux d’intérêt élevés évoqué par les
banquiers centraux en octobre a entraîné une nouvelle hausse des rendements des obligations d’État américaines et allemandes à 10 ans (à respectivement 4,99% et 2,97%), nous avons assisté à une baisse significative de ces mêmes taux, qui se sont établis à environ 4,35% et 2,45% au cours du mois de novembre.
En effet, en raison de la hausse des taux d’intérêt à long terme en octobre, certains banquiers centraux ont estimé qu’il était moins nécessaire de relever encore les taux d’intérêt à court terme.
Les propos moins restrictifs du président de la Fed Jerome Powell au début du mois ont donc rapidement été perçus comme une confirmation implicite de la fin définitive du cycle de relèvements
des taux d’intérêt.
Résultat : une baisse des taux d’intérêt à long terme, mais donc aussi une nouvelle raison pour les
banquiers centraux de maintenir des politiques de taux d’intérêt restrictives. Les avertissements de
M. Powell selon lesquels il restait encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre une inflation de 2%, des réductions de taux d’intérêt n’étaient pas encore envisagées et une pause des relèvements de taux d’intérêt ne signifiait pas qu’il n’y en aurait n’ont guère été pris en compte.
Plus tard dans le mois, Christopher Waller, gouverneur de la Fed, s’est dit satisfait de la tendance à la baisse de l’inflation et confiant dans le fait que cette tendance pourrait se poursuivre sans provoquer une forte hausse du taux de chômage. Il a également ajouté que, quand l’inflation aura suffisamment baissé, les taux d’intérêt pourraient à nouveau être abaissés. Mais pour un faucon notoire, c’est un message qui ressemble beaucoup à celui d’une colombe. Entre-temps, le marché tient déjà compte d’une réduction des taux d’intérêt d’un point de pourcentage en 2024.
En Europe, l’inflation a aussi baissé plus fortement que prévu en novembre, à 2,4%, contre 2,9% en octobre. L’inflation de base, qui ne tient pas compte de la volatilité des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, a encore baissé de 60 points de base pour atteindre 3,6%. Étant donné que la croissance annuelle du PIB au troisième trimestre était encore à peine positive (0,1%), il est également peu probable que la BCE relève encore les taux d’intérêt ou les maintienne à un niveau élevé pendant une longue période.
La forte baisse des taux d’intérêt a largement soutenu le cours des actions et des obligations en
novembre. Les pertes boursières enregistrées depuis le début du mois d’août ont été presque
entièrement effacées à la fin du mois de novembre. L’indice américain S&P 500 a enregistré une
hausse impressionnante de 8,9%, tandis que l’indice européen Stoxx 600 n’a pas démérité avec une
progression de 6,45%. Cette fois-ci, ce ne sont d’ailleurs pas seulement les « Magnificent 7 » qui
ont soutenu les indices boursiers, mais la reprise était généralisée dans presque tous les secteurs.
C’est donc avec un bon sentiment que les marchés abordent le dernier mois de l’année 2023.
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