Le climat positif qui régnait sur les marchés boursiers en novembre s’est maintenu tout au long du mois de décembre. L’indice américain S&P 500 a progressé de 4,4% au cours du dernier mois de 2023 et dépassé l’indice européen Stoxx 600, qui a enregistré une hausse de 3,8%. Les deux paniers d’actions ont ainsi terminé l’année boursière non loin de nouveaux records historiques.
Le scénario rapidement balayé de taux d’intérêt élevés à long terme, que les banquiers centraux avaient prophétisé plus tôt cette année dans le cadre de leur lutte contre une inflation persistante, a été remplacé par un scénario plein d’espoir de baisse de l’inflation, de baisse des taux d’intérêt et d’une économie plus ou moins intacte. Un résultat que les économistes décrivent généralement
comme un « atterrissage en douceur ».
Les derniers chiffres de l’inflation sont effectivement encourageants. Dans la zone euro, l’inflation a baissé de 50 points de base pour atteindre 2,40%. L’inflation de base, hors prix volatils de l’énergie et de l’alimentation, a également baissé de 60 points de base pour atteindre 3,6%. Aux États-Unis, l’indice Core PCE, l’indicateur d’inflation préféré de la Banque centrale américaine, est tombé à environ 3,2% en glissement annuel lors de la dernière mesure.
Tant en Europe qu’aux États-Unis, cela met les banquiers centraux dans de bonnes dispositions. Le resserrement monétaire a (pratiquement) produit ses effets, tandis que le marché du travail reste solide et que le ralentissement de la croissance économique est resté relativement limité.
Dans la foulée du revirement du gouverneur de la Fed, M. Waller, en novembre, Mme Schnabel,
membre influente du conseil d’administration de la BCE, est passée d’un seul coup d’une position de
faucon à celle de colombe. Elle a cité Keynes « Quand les faits changent, je change d’avis » en s’en félicitant.
Le marché a aussi compris qu’elle avait raison et a encore poussé les taux d’intérêt à long terme à la baisse. Les rendements américains à 10 ans ont baissé d’environ un demi-point de pourcentage pour atteindre 3,86% en décembre, tandis que les rendements des obligations d’État allemandes ont baissé d’environ 42 points de base pour atteindre 2,02% au cours de la même période. Il n’est donc pas surprenant que les actions sensibles aux taux d’intérêt en aient à nouveau profité, notamment
l’immobilier, l’industrie et le secteur financier. Dans le paysage obligataire, ce sont surtout les
obligations à long terme qui ont profité de la situation.
Entre-temps, le marché table sur une baisse de 1,5 point de pourcentage du taux directeur américain en 2024, soit nettement plus que les 75 points de base de baisse de taux d’intérêt prévus par les membres de la Fed eux-mêmes dans leur célèbre dot-plot. Il reste donc à savoir si les marchés ne
s’emballeront pas. À cet égard, il est frappant de constater que le président de la FED, M. Powell, n’a semblé faire aucun effort pour tempérer les attentes des marchés en matière de taux d’intérêt dans
ses commentaires d’accompagnement.
Cette attitude contraste avec celle de la présidente de la BCE, Mme Lagarde, qui a estimé qu’une baisse des taux d’intérêt n’était même pas encore à l’ordre du jour. Toutefois, la zone euro se trouve dans une situation économique plus difficile que les États-Unis. Vous vous demandez comment les marchés vont évoluer? Nous surveillons également leur évolution pour vous en 2024!
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